samedi 24 janvier 2015

Fleetwood Mac 1970



 
Il y a quelques décennies, il aurait fallu attendre la cinquième piste de « Kiln House » pour piller un blind test et reconnaître le Fleetwood Mac si cher à mes étagère rock. « Jewel Eyed Judy » est un bonheur pop rock qui glisse sur le temps, avec leurs voix, leurs guitares pépères et l'ambiance électrique hyper cool qui convient à mon cerveau 70's.
Pourtant, cette chanson typique est coincée au beau milieu d'un disque atypique des Fleetwood. Une période particulière, une transition.
 

En 1970, il fallait que le Fleetwood résiste à l'implosion, au départ de Peter Green, et donner une suite au monument « Then Play On ». Jeremy Spencer et Danny Kirwan étaient effrayer par cette idée, devant ce vide et cette responsabilité. L'urgence et la guérison, était de faire un disque le plus vite possible. Alors, tel un effet de mode en 70, tout comme Led Zep, The Band, trafic, et surtout Paul McCartney, les membres du groupe embraquent tout le monde, familles comprises, et partent à la campagne pour se ressourcer, s'isoler et faire un disque, « Kiln House ».
Dans le sud de Hampshire, une maison entourée par la forêt et un pub pas loin, qu'ils écluseront très souvent sous l'œil ébahi et chaleureux des autochtones.
 

Fleetwood Mac passe à un quartet, Christine McVie n'est pas encore officiellement dans le groupe, même si elle joue avec eux et chante dans les chœurs. Danny Kirwan donne des signes de faiblesse, Jeremy Spencer bosse à fond, donne la tonalité de l'album et prend une petite revanche sur Danny qui n'avait pas vu d'un bon œil son arrivée au sein du groupe, Peter Green voulait alors une troisième guitare. Jeremy se consacre à ses idoles, l'ensemble sonne rock'n'roll crooner, Elvis et Buddy. Malgré tout, une chanson de Danny est sublime et rappelle l'air Green, ainsi « Jewel Eyed Judy » donc, est le sommet qui m'avait fait accrocher à la découverte de cet album que je trouvais assez moyen. Avec le temps, la chaleur, l'histoire, l'urgence de survie, les qualités je me suis mis à beaucoup aimer cet opus.
A sa sortie, « Kiln House » rencontre une grande indifférence des fans frappés par le départ du guitariste de légende... insuccès, sauf aux USA. L'Angleterre boude.
 

En 1969, la blueswoman Chritine Perfect, quitte son groupe Chicken Shack pour suivre son mari de bassiste Fleetwoodien. Elle enregistre un très bel album sous son nom de jeune fille en 1970. L'échec du disque lui donne envie de tout arrêter et de revenir à la peinture... elle est d'ailleurs à l'origine de la pochette naïve de « Kiln House ».
Sa place dans le groupe s'impose à cette période là, elle ne le quittera plus, et ses chansons au fil du temps, vont devenir indispensables, même quand elle sera secondée par Stevie Nicks.

Malgré tous les handicapes, la tournée est un grand succès, quelques morceaux période Green sont joués, et le groupe semble à nouveau sur les rails, ou plutôt d'en être jamais sorti.
 

Des signes de faiblesse, Jeremy Spencer en montre aussi, un comportement anormal inquiète Mick Fleetwood, une sorte de paranoïa, il faut dire que tous les membres cartonnent en produits addictifs. La seule condition pour monter sur scène, être bourré. Il disparaît soudainement et on le retrouve dans une secte, laissant le groupe en pleine tournée sans sa deuxième guitare. Peter Green lui même viendra ponctuellement aider ses potes à finir les concerts, lui qui n'est pas très bien non plus et qui amorcera une véritable descente aux enfers quelques mois plus tard. C'est un nouveau coup de massue pour le Fleetwood.
 

« Kiln House » est le seul album avec pour charnière Spencer/Kirnam. Il est coincé entre le départ de Green et celui de Spencer.
Le prochain « Futur Games » sera le début d'une autre période, une de plus, celle de Bob Welch, engagé juste après la tournée de « Kiln House », cet album touchant qui marque la force du groupe à vouloir toujours continuer malgré les épreuves.

 
Je le redis ici, Fleetwood Mac est un groupe qui me fascine, un de mes favoris, « Kiln House » est une étape importante, un album indispensable.

Fleetwood Mac 1970 « Kiln House » label : reprise





2 commentaires:

DevantF a dit…

Après un MJQ (next time) la couleur dont tu parles, cool et pépère, mais avec un peu de persillé, ne montre pas l'angoisse qu'ils ont du ressentir après le départ de Green. Par contre, pour deviner la suite...

charlu a dit…

exact, on les sent pas sous pression. La suite avec Bob Welch sera mitigé, "Futur Games" superbe, mais après un poil moyen, même si moi j'aime bien, surtout "Heroes are hard to find".

Clogs 2003

  Près du Butin ensablé, la Seine s’emmanche. Du laiteux mou s’engouffre dans l’albâtre. La Manche n‘a que faire de l’océan, ici le bras l&...